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Ambassade de la République Algérienne Démocratique et Populaire - Berne

Accueil | Allocution inaugurale de l'Ambassadeur d’Algérie en Suisse, M. El-Haoués Riache à la Bibliothèque de la Ville de Fribourg le 22.01.2010

Allocution inaugurale de l'Ambassadeur d’Algérie en Suisse, M. El-Haoués Riache à la Bibliothèque de la Ville de Fribourg le 22.01.2010


Monsieur Pierre-Alain Clément, Syndic de la ville de Fribourg

Monsieur Jean Bourgknecht, Vice-Syndic de la ville de Fribourg

Mesdames, Messieurs,

Chers compatriotes,

Je tiens, en tout premier lieu, à vous adresser M. le Syndic de la ville de Fribourg, ainsi qu'à l'ensemble de vos collaborateurs, nos sincères remerciements pour l'accueil positif réservé à notre proposition d'organiser cette manifestation dans votre belle ville ainsi que pour le précieux concours apporté à sa réalisation.

Je tiens, tout autant, à exprimer nos sincères remerciements à chacun d'entre vous tous, Mesdames et messieurs, les distingués invités, d'avoir accepté d'honorer de votre présence cette cérémonie d'inauguration de la 5ème édition de l'Exposition culturelle itinérante sur l'Algérie.

Trois raisons, au moins, nous ont encouragés à penser à la tenue de cette manifestation dans votre belle ville.

Il y a, en premier lieu, la présence dans votre ville et dans votre Canton d'une petite communauté algérienne. C'est une communauté qui s y'est harmonieusement intégrée et participe activement à la vie de la société. Elle contribue au mieux de ses capacités au bien être et à la prospérité de la cité, et ce à travers une présence constructif dans de multiples secteurs de la vie économique, sociale, culturelle et sportive aussi de celle-ci.

Cette communauté reste aussi foncièrement attachée à son pays d'origine et contribue quotidiennement à une plus grande interaction et à une meilleure connaissance réciproque de nos deux peuples.

Aujourd'hui, nous avons avec nous quelques uns de ses représentants, véritables soldats de l'ombre qui travaillent avec beaucoup d'engagement et de conviction au renforcement des liens d'amitié et de complémentarité entre les deux pays qu'ils aiment. Parmi ces nombreux soldats, je salue Maître El Hachemi Belhocine, dont l'Association qu'il préside, «Avenir », a su, depuis de longues années maintenant, créé, entretenir et approfondir un élan de solidarité au sein du corps médical fribourgeois, et dans d'autres régions de Suisse, autour d'enfants malades en Algérie. Je salue aussi Madame Zohra Egger, l'infatigable et très dévouée cheville ouvrière de cette association, ainsi que le physicien Abderrahmane Achour dont l'extrême discrétion ne peut cacher la grande générosité de cœur.

Je saisis cette occasion pour remercier sincèrement l'ensemble des membres suisses et algériens de cette dynamique association pour tous les efforts qu'ils déploient, et tiens à les féliciter pour l'heureuse initiative qu'ils ont prise d'organiser, en marge de cette exposition, une conférence sur l'échange dans le domaine médical entre les médecins des deux pays.

Je suis convaincu que cette rencontre permettra une meilleure connaissance des potentialités des secteurs de la santé dans les deux pays et de mieux cerner les attentes algériennes, principalement en matière de formation et de transfert de savoir-faire; comme elle ne manquera pas de raffermir davantage les relations d'entraide et de collégialité entre les praticiens algériens et suisses. Je lui souhaite plein succès.

La présence de la communauté algérienne dans votre ville est aussi motif à satisfaction dans d'autres domaines, notamment dans celui du sport, et à ce titre je tiens à m'associer à vous M. le Syndic, pour féliciter le jeune champion de ski acrobatique Karim Bouzenada et à lui souhaiter davantage de succès dans sa discipline.

Il y a, comme seconde raison à notre venue dans votre ville, le rayonnement culturel de celle-ci en Suisse, certes, mais aussi bien au- delà. Je me contenterai de citer deux institutions seulement dont l'action est connue et appréciée d'une bonne partie du public algérien. Il s'agit du Festival international de Films de Fribourg et de l'Université de Fribourg.

Le Festival International de Films de Fribourg est aujourd'hui l'un des plus grands rendez-vous cinéphiles auquel les cinéastes algériens sont fort habitués. C'est une vitrine qui a permis à quelques unes des nombreuses et récentes productions algériennes de se faire connaître et même de recevoir une reconnaissance internationale. Je saisis cette occasion pour souhaiter plein succès à sa prochaine édition programmée pour ce mois de mars.

L'université de Fribourg a été, de son côté, partenaire, en 2001, du Haut Conseil Islamique en Algérie et de l'Institut des Etudes Augustiniennes de Rome, dans l'organisation d'un grand colloque, le premier du genre en Algérie, sur la vie et l'œuvre de Saint Augustin, l'homme qui avait un jour dit «la paix des hommes, c'est leur concorde bien ordonnée ... la paix en toutes choses, c'est une sereine harmonie».

Expression de l'attachement de l'Algérie à la promotion du dialogue des civilisations et à la tolérance entre les peuples, les cultures et les religions, ce colloque avait enregistré une cinquantaine de communications de haute facture sur Saint Augustin et une participation active de plus de seize pays.

A l'inauguration de ce colloque, le Président Abdelaziz Bouteflika, qui en avait lancé l'idée conjointement avec M. Josph Deiss, alors ministre des affaires étrangères de la confédération suisse, avait déclaré «l'étude d'Augustin est d'une actualité brûlante et les débats qu'elle est de nature à susciter peuvent contribuer à nous faire progresser ensemble, dans notre diversité, vers un monde apaisé». Vous en conviendrez avec moi, Mesdames, Messieurs, que cette déclaration garde toute sa pertinence dans le contexte international actuel. Ce colloque a débouché sur la mise sur pied d'une riche exposition qui a sillonné, depuis, de nombreuses villes, notamment algériennes et suisses.

Pour en revenir à l'université de Fribourg, notre' souhait est de voir cette heureuse coopération initiée autour de Saint Augustin se poursuive dans d'autres domaines d'intérêt commun. Je me dois de dire, à ce titre, que l'Algérie compte aujourd'hui plus d'un million d'étudiants universitaires contre moins de 300 seulement à l'indépendance, ainsi que 39 universités et 60 instituts et grandes écoles contre une seule université en 1962.

Il Y a, enfin et en troisième lieu, les atouts économiques de votre ville et de votre Canton. De nombreuses entreprises de votre région interviennent déjà dans l'économie algérienne, dans des domaines aussi variés que ceux des équipements industriels, de l'horlogerie, de l'agroalimentaire, du matériel médical, des médicaments ou encore des services.

L'économie algérienne compte aujourd'hui parmi les économies les plus dynamiques du pourtour méditerranéen avec un taux de croissance prévisionnel de 4,5% pour l'année 2010 et des programmes d'investissements pour les cinq années à venir particulièrement ambitieux dans les domaines des infrastructures, du développement des capacités nationales de production et de la satisfaction des besoins sociaux de la population.

C'est notre souhait de voir les entreprises suisses, dont celles de votre Canton, s'intéresser davantage aux potentialités de l'économie algérienne et contribuer, dans le cadre d'investissements directs, au développement de relations économiques mutuellement bénéfiques entre nos deux pays. Je voudrais saisir cette heureuse opportunité pour expnmer notre disponibilité à entreprendre, conjointement avec les autorités économiques de votre canton, toute initiative pouvant aller dans le sens de la réalisation de cet objectif.

Mesdames, Messieurs,

Même si elle reste très modeste par rapport à ce que nous aurions aimé qu'elle soit, cette exposition est surtout porteuse de deux messages.

Le premier est celui de tenter de donner au grand public une image qui reflète aussi fidèlement que possible non seulement les réalités actuelles de notre pays, mais aussi un aperçu sur son histoire, sur sa culture ainsi que sur ses paysages contrastés et son potentiel touristique inégalé dans la région.

Cette exposition repose sur une toile de fond qui s'articule autour de cinq thèmes que sont la littérature, le cinéma, la philatélie, l'artisanat, le tourisme mais aussi l'histoire des relations entre les peuples algérien et suisse. Au titre de ces relations, l'accent est mis principalement sur le rôle méritoire joué en 1961 et 1962 par la diplomatie suisse dans le lancement et l'aboutissement des négociations d'Evian entre le gouvernement provisoire de la république algérienne et les autorités de la France coloniale.

Cette exposition constitue, en fait, une invitation à aller à la découverte d'un pays, l'Algérie, qui n'a jamais laissé indifférent ni par la beauté de ses paysages, la densité et la diversité de sa culture, la richesse de son histoire plusieurs fois millénaire, ni encore par sa constante et combien généreuse contribution à la civilisation humaine. Elle offre aussi une perspective sur l'Algérie d'aujourd'hui, et sur les profondes transformations politiques, institutionnelles, économiques et sociales que celle-ci connait depuis l'indépendance, et plus particulièrement durant cette dernière décennie.

Le second message est aussi une invitation que nous adressons aux institutions culturelles, aux collectivités locales et au mouvement associatif du Canton de Fribourg à explorer les possibilités de coopération dans des domaines d'intérêt commun avec leurs homologues algériennes. C'est notre conviction qu'il existe dans les deux pays et à ces niveaux de grands espaces de coopération qui ne demandent qu'à être exploités dans l'intérêt mutuel de nos deux peuples et de nos deux pays.

Mesdames, Messieurs,

Je voudrais terminer cette brève allocution en vous présentant une jeune artiste algérienne qui a accepté d'enrichir cette exposition par ses belles aquarelles. Il s'agit de Dalila Imadalou, «jeune informaticienne de formation, qui a choisi la peinture pour se distraire, s'épanouir dans une forme artistique et rompre avec une activité professionnelle très technique ».

Dalila Imadalou vit depuis quelques années à Sion, mais sa passion pour l'art a pris un tournant décisif justement dans cette ville de Fribourg, où elle a vécu près de trois années. Sa biographie nous dit que « la splendeur des paysages Suisse a constitué pendant un certain temps sa principale source d'inspiration. Elle reste, néanmoins, très influencée par la luminosité et les couleurs chaudes de son pays natal et par les espaces et les atmosphères saisonnières des paysages canadiens », pays où elle a vécu quelques années.

Aujourd'hui, elle se retourne vers son pays, et, essentiellement vers ses vieux quartiers, essayant de capter la beauté de ses architectures historiques, de ses ruelles ombragées, de ses portes chargées d'histoires, de ses murs bariolés, marqués par le temps et les soupirs de ses derniers occupants.

Je n'en dirais pas plus et vous invite à découvrir le travail d'une artiste pour laquelle l'aquarelle et les richesses artistiques de son pays sont devenues de vrais passions.

Je termine, enfin, par un mot de remerciement à notre sponsor, la compagnie algérienne de transport aérien « Air Algérie» pour le soutien qu'elle n'a cessé d'apporter à la réalisation de cette exposition que j'ai le plaisir de vous inviter à découvrir.

Je vous remercie pour votre aimable attention.

M. El-Haoués RIACHE, Ambassadeur d’Algérie en Suisse

Fribourg, le 22 janvier 2010