Accueil » Découvrir l'Algérie » Arts, patrimoine et culture » Peinture


Les arts plastiques

L’Algérie a toujours été une intarissable source d’inspiration pour les peintres qui venus du monde entier ont tenté d’immortaliser la « prodigieuse diversité des sites et des atmosphères ».

Des générations de peintres algériens ont tenté par la suite de donner naissance à une peinture spécifiquement algérienne qui exprimait un nouveau regard…

La miniature et la calligraphie

Miniature de Racim - Le Cavalier

L’enluminure et la miniature ont pris un essor particulier grâce aux RACIM… Mohamed Racim a voulu, à travers ses miniatures, faire revivre le prestigieux passé de la civilisation islamique en même temps que contribuer à la sauvegarde des valeurs authentiques de l’Algérie. Dans cette lignée, Mohamed Temam et Mohamed Ranem ont également restitué à travers cet art, des scènes de l’histoire du pays, les us et coutumes d’autrefois, la vie du terroir…









La peinture contemporaine (dite de chevalet)

Dans le sillage des orientalistes, des peintres algériens ont dépeint des portraits et paysages de la réalité algérienne à l’instar de Nasereddine Etienne Dinet et plus tard Hemche et Azouaou Mameri.

De nouveaux courants artistiques sont apparus délaissant la peinture figurative classique pour aller à la recherche de nouvelles voies, avec le souci de traduire et exprimer les nouvelles réalités du pays, son combat et ses aspirations. Nous avons M’Hamed Issiakhem et Bachir Yelles qui se sont imposés par un style et une ingénieuse technique picturale.

L’Art abstrait

La Femme et l'enfant, Issiakhem 1982

Des peintres comme Khedda et Benanteur seraient à l’origine d’un mouvement pictural pratiquant l’art abstrait en associant à leur univers pictural des signes symboliques puisés dans les arts traditionnels ou tatouages et ont donné une valeur spécifique originale à leur œuvre.

Une autre tendance d’une fraîcheur et simplicité étonnantes illustre la peinture dite naive avec Baya, Benaboura, Zmirli, Samson…

Les dernières décennies se caractérisent par une relance importante de l’activité artistique avec une nouvelle génération d’artistes qui viendra enrichir le langage pictural avec de nouveaux matériaux élaborant un art imprégné des technologies modernes (Amar Bouras, Sid-Ahmed Chabane, Meriem Ait El Hara).

Mohamed Racim
Mohamed Racim, miniaturiste algérien
clic pour agrandirclic pour agrandir
 
Biographie

Maitre incontesté de l’art de l’enluminure et de la miniature algérienne

Né en 1896, Mohamed Racim s’est très jeune initié à la miniature dont il a su bien vite maîtriser la technique, aidé en cela par l’influence familiale. Il consacra toute son existence à cet art qui le rendit célèbre.

Très imprégné des valeurs de la civilisation musulmane et d'un passé Algérois prestigieux, malheureusement révolu, Mohamed Racim semble avoir voulu faire revivre, à travers ses miniatures, ce passé qui lui tenait tant à cœur.

Cela nous a valu des œuvres remarquables, hautes en couleurs, comme cette galère barbaresque voguant toutes voiles dehors au large d’Alger et évoquant la glorieuse épopée des corsaires algériens ou ce magnifique cavalier arabe à l’allure fière et indomptable rappelant les cavalcades effrénées et tumultueuses de la cavalerie de l’Emir Abdelkader, ainsi que de nombreux autres chefs d’œuvres retraçant les us et coutumes de la vie d’autrefois.

Tout en conservant dans leur intégralité les techniques esthétiques propres à la miniature, Mohamed Racim a su, par son génie et de savantes recherches, enrichir ce patrimoine artistique sans en altérer l’authenticité. Minutie, patience, poésie, sens du décor, sûreté de la main, choix des nuances, sont autant de facteurs qui président aux créations de Racim.

Décrochant haut la main le grand prix artistique d’Algérie en 1933 ainsi que la médaille des Orientalistes, cet artiste a vu ses œuvres exposées aux quatre coins du monde et certaines d’entre elles faire l’objet d’acquisition de la part de plusieurs grands musées.

Mohamed Racim a compris que la lutte peut aussi être menée sur le front de l'art. Et c'est pour cela qu'il veut que dans son œuvre, tout soit faste, somptueux et grandiose, comme l'était l'Algérie avant l'ère coloniale et comme il la voulait après l'indépendance. Racim voulait réveiller la fierté en son peuple, exciter sa « jalousie », son amour-propre et sa nostalgie.

Les convictions les plus profondes et les plus souveraines de Racim sont allées à la rencontre de son peuple et de son pays pour corriger leur histoire falsifiée par les occupants.

Longtemps professeur à l’école Nationale des Beaux-Arts d’Alger, ses miniatures ont été rassemblées dans plusieurs ouvrages dont La vie musulmane d’hier et Mohammed Racim Miniaturiste Algérien.

Hors des chemins balisés de l’enluminure et de la miniature des écoles persanes et turques, tombées en léthargie depuis le XVIIIème siècle, il crée l’Ecole Algérienne de miniature.

Il eut également le grand mérite d’avoir formé une génération de disciples, laquelle par son talent se rendit tout aussi célèbre et a maintenu vivante mais en l’enrichissant, l’œuvre du grand maître.

Il décède, ainsi que son épouse à El-Biar, en 1975, dans des circonstances tragiques et jamais élucidées.

Il restera le plus grand miniaturiste du XXème siècle.

Chronologie:

- 1896, naissance au sein d’une famille d’artistes enlumineurs, graveurs et sculpteurs sur bois de la Casbah d’Alger, son grand père et son père exerçaient dans leur atelier qui jouissait d’une notoriété certaine,

- A quatorze ans, après avoir obtenu son certificat d’études, il entre au Cabinet de Dessin de l’Enseignement Professionnel. Il y étudie les motifs graphiques et découvre la miniature,

- 1914, rencontre avec le peintre Orientaliste Nasredine DINET, qui lui confie l’ornementation de son livre « La vie de Mahomet »,

- 1917, première miniature, « Rêve d’un poète ».

Il obtient une bourse de la Casa Velasquez qui lui permet de visiter l’Espagne, l’Andalousie, (mosquées, palais, jardins, céramiques, musique et manuscrits) et l’Angleterre, Londres, (manuscrits et miniatures arabo–musulmans notamment, de Bezhad et El Wasiti, le Musée de la Marine où il étudie l’architecture navale.

- 1919, première exposition à Alger (L’Espagne Andalouse et Le Vieil Alger),

- 1922, il s’installe à Paris, il y entame des travaux pour l’éditeur d’art Piazza, notamment, l’illustration des douze volumes des Mille et une nuits,

- 1924, la Société des Peintres Orientalistes Français lui décerne la médaille d’or,

- 1932, le 24 Mai, mariage avec Melle Karine BONDESON, de nationalité suédoise et retour à Alger,

- 1933, il reçoit le Grand Prix Artistique d’Algérie,

- 1934, il est nommé Professeur à l’Ecole des Beaux – Arts d’Alger, où il enseigne l’Art de la Miniature Algérienne,

- 1937, ses œuvres sont exposées au Pavillon de l’Algérie à l’Exposition internationale,

- 1950, il est élu membre honoraire de la Société Royale des peintres et miniaturistes d’Angleterre,

- 1960, Edition de « La vie musulmane d’hier »,

- 1972, Edition de « Mohammed Racim, Miniaturiste Algérien »,

- 1975, Décés en même temps que son épouse, dans des circonstances tragiques et jamais élucidées.